Un Leica de 1923, l'appareil photo le plus cher du monde


Vienne Correspondante - Quand le commissaire de la vente aux enchères photographiques de la galerie Westlicht a adjugé un appareil Leica datant de 1923, samedi 28 mai à Vienne, il était visiblement impressionné par la somme atteinte : 1,32 million d'euros, un record mondial. L'acheteur, un collectionneur asiatique resté anonyme, va débourser plus du double du maximum attendu. En 2008, la galerie viennoise avait vendu le même Leica à un Européen pour 320 000 euros. En 2010, elle avait établi son premier record - 732 000 euros - avec l'ancêtre des appareils photo, un daguerréotype daté de 1839, portant la signature de son inventeur, Jacques Daguerre (1787-1851).
A côté de ce vénérable pachyderme, le Leica est un mutant. Cette pièce exceptionnelle de 1923 est le septième prototype fabriqué par la marque allemande (sur une série de vingt-cinq), mais le premier à avoir été exporté, pour être breveté aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, en 1925, l'entreprise Leitz de Wetzlar, une ville industrielle de la Hesse, commençait à fabriquer ces merveilles qui ont révolutionné la photographie grâce à leur légèreté, leur discrétion, leur capacité à capter la lumière naturelle - l'outil privilégié de l'agence Magnum.

Au cours d'une deuxième vente réservée aux photos, Westlicht proposait un portrait de la photographe autrichienne Inge Morath (épouse, après Marilyn Monroe, de l'écrivain Arthur Miller), en train de travailler sur le plateau d'un film, en 1957 à Vienne, trois Leica en bandoulière. Pris par l'acteur Yul Brynner, ce cliché s'est vendu 8 500 euros. Les prix les plus élevés (222 000 euros au total) ont été obtenus par deux daguerréotypes de 1842, montrant des portes de la ville de Cambrai, et signés Auguste-Rosalie Bisson.

Mais c'est sur le marché des appareils photo que Westlicht s'est imposé : elle a réalisé samedi pour 4,429 millions d'euros de transactions. Outre le prototype de 1923, un Leica MP2 a été vendu 528 000 euros, après une mise à prix à 70 000 euros. "Nous sommes nous-mêmes surpris, même si depuis quelques années les prix ont beaucoup monté, sous la poussée des collectionneurs chinois", déclare le propriétaire de la galerie, Peter Coeln, qui a récemment acquis les 4 500 pièces de la collection Polaroid (400 d'entre elles feront l'objet d'une exposition à Vienne, à partir du 16 juin).

Le succès des dernières enchères (la dix-neuvième vente organisée par Westlicht) a sans doute aussi à voir avec le rachat de Leica, il y a sept ans, par l'Autrichien Andreas Kaufmann : celui-ci a su opérer, en alliance avec le japonais Panasonic, le virage vers le numérique. Jadis moribonde, l'entreprise allemande est aujourd'hui florissante, avec un bénéfice de 35 millions d'euros en 2010, et un délai de six mois pour satisfaire les commandes. Samedi, M. Kaufmann, assis dans la salle, était aussi ravi que le commissaire-priseur.
Le Monde. fr,Joëlle Stolz

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