Les films muets d'Andy Warhol




L'exposition intitulée «Andy Warhol: Motion Pictures» se tiendra jusqu'en mars 2011 et s'attarde sur quelques longues œuvres cinématographiques ainsi qu'une série de quatorze portraits filmés. (Crédits photo: Scott Rudd/MoMA)
Le MoMA* présente la surprenante production du roi du pop art.




Andy Warhol. Screen Test : Nico (1965). (Crédits photo : courtesy of The Andy Warhol Museum)
Andy Warhol est à l'honneur au Museum of Modern Art (MoMA) pour ses films de la période 1963-1966, la plus intéressante. Il s'agit d'une vaste production de films expérimentaux muets, en noir et blanc. L'exposition intitulée «Andy Warhol: Motion Pictures» se tiendra jusqu'en mars 2011 et s'attarde sur quelques longues œuvres cinématographiques ainsi qu'une série de quatorze portraits filmés (près de 500 en tout) de ses amis de l'époque. On retrouve parmi eux Salvador Dali, Bob Dylan, Lou Reed, le poète Allen Ginsberg, l'acteur Dennis Hopper, l'écrivain Susan Sontag ou encore la muse de l'artiste et célébrité new-yorkaise Edie Sedgwick. C'est à la Factory, atelier artistique et haut lieu de l'avant-garde de l'époque, qu'Andy Warhol a tourné la plupart des films, largement improvisés. Le loft de la 47 e rue lui servait de studio d'enregistrement. Ses fameux portraits en 16 ms, appelés screen tests («bouts d'essais»), sont intéressants parce que Andy Warhol avait choisi d'en ralentir la projection. Le MoMA, qui a transféré toute l'œuvre de l'artiste sur DVD, a également pris soin de ralentir la projection sur ses grands écrans. Le résultat est un portrait à mi-chemin entre le film et la photographie. De loin, on croirait des clichés, mais de près on réalise que les sujets bougent. Il y a quelque chose de captivant à regarder quelqu'un qui fixe la caméra. Par le choix du format, Warhol donne à ses portraits une forte composante psychologique. Dennis Hopper est irrésistible tout comme Edie Sedgwick. Parmi les longs-métrages de Warhol, le MoMA a retenu Kiss, 54 minutes de baisers passionnés par une quinzaine de couples. Dans le film Sleep («sommeil»), on voit le poète américain John Giorno dormir pendant vingt minutes. L'extrait avait été répété dix-huit fois pour former un film de six heures, mais le MoMA l'a judicieusement réduit à une heure et demie.
* MoMA, New York, jusqu'en mars 2011
LE FIGARO

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